• L'éthologie est l'étude scientifique du comportement des animaux dans leur milieu naturel.

    L'équitation éthologique est basée sur l'étude comportementale du cheval. Il s'agit de comprendre et utiliser le langage du cheval pour mieux communiquer avec lui.

    En dehors de toute polémique sur les termes de cette appellation donnée par la FFE (dont on pourrait longuement débattre), l' équitation éthologique est le nom français s'inspirant des méthodes des chuchoteurs américains et australiens. On la retrouve également sous les dénominations « équitation comportementale » ou « naturelle », « les nouveaux maîtres » ou encore « comportementaliste équin ».

    Il n'y a pas plusieurs méthodes, simplement les différentes approches reposent toutes sur un même principe de base: l'homme est un prédateur, le cheval est une proie. Toute la difficulté de communication se situe là. L'homme et le cheval évoluent dans deux mondes différents. Ce qui compte alors n'est pas la méthode mais la façon d'aborder les choses et de suivre les besoins de chaque cheval à chaque moment.

    En équitation éthologique, ce qui prime c'est le « savoir être » plutôt que le « savoir faire ». C'est la raison pour laquelle certain oppose l'équitation éthologique à l'équitation classique.

    Or, en équitation classique, les grands maîtres proposent une équitation d'harmonie et de légèreté reposant sur une connaissance profonde du cheval. Par contre, cet abord est souvent l'apanage de la haute école ou du haut niveau et n'est pas à la portée de tous.

    L'enseignement, tel qu'il est pratiqué aujourd'hui dans les clubs, peut faire de vous un bon (voire un très bon) cavalier. Cependant, il laisse rarement le temps ou l'opportunité à l'élève d'apprendre à être un « homme de cheval ».

    Faute d'avoir appris à lire et à connaître les mécanismes en œuvre du cheval, le cavalier peut se trouver confronté à des problèmes. Parfois le cheval ne comprend pas, se bloque et la relation peut dégénérer en conflit.

    N'avez vous jamais assisté à des manifestations de défenses d'un cheval incompris?

    On peut citer entre autre les difficultés à monter dans le van, le cheval qui se cabre, bat à la main, embarque ou se montre agressif... Malgré une bonne technique, ces problèmes ne pourront être résolus durablement qu'avec l'acceptation du cheval, d'où ce sentiment de frustration (voire de colère ) ressenti parfois par certains cavaliers.

    Par ailleurs, nombreux sont ceux qui recherchent une complicité avec le cheval. Ils souhaitent pouvoir non seulement « monter à cheval » mais surtout partager des moments privilégiés avec lui. Connaitre et comprendre le cheval dans tous ses aspects (physique, mental et émotionnel) ouvre les portes d'une telle relation.

    L' équitation éthologique renforce ce lien « homme/cheval », demande latente des cavaliers.

    Pour atteindre ses objectifs, l'équitation éthologique fait appel aux scientifiques (éthologues) et aux hommes d'expériences (chuchoteurs, grands maîtres). Elle nous apportent une connaissance (expérimentale ou empirique) fondamentale sur cet animal qu'est le cheval.

    Elle permet de mieux comprendre les choses du point de vue du cheval .

    L’humain, quelque soit son niveau, gagne alors en discernement, en patience, en clarté dans la communication et par conséquent en efficacité. Il devient le « leader » de son cheval (c'est à dire son référent) car, dans la relation au cheval , c'est moins la technique que l'attitude (langage corporel, mental, intention) qui prime.

    L'équitation éthologique permet à l'humain d'apprendre le point de vue et le langage du cheval. Elle permet au cheval d'apprendre à apprendre (réfléchir avant d'agir, trouver une réponse à chaque demande).

  • L' équitation éthologique n'est pas une histoire de mode, elle a l'avantage de réunir l'éducation du cheval et celle de l'homme. Cette équitation tend à décoder le comportement du cheval afin de structurer des méthodes éducatives simples,douces, persuasives, non contraignantes, efficaces, compréhensibles pour le cheval et sécurisantes pour le cavalier.

    Loin de s'y opposer, c'est en fait une base fondamentale au service des différentes disciplines équestres. L'équitation n'est plus une fin en soi mais un moyen pour développer notre complicité avec le cheval. L'objectif étant de faire du cheval un partenaire et non un simple exécutant, l'homme recherche son adhésion en refusant le conflit. Le couple homme/cheval tend alors vers plus d'harmonie, de finesse et de légèreté, qui va de pair avec un plus grand plaisir partagé.

    Être un « Homme de cheval » c’est être un cavalier qui comprend le cheval, c'est également savoir se remettre en question et pouvoir se dire « que puis-je faire pour aider le cheval? pour améliorer cette situation? ce mouvement? ». Ceci implique de savoir lire le cheval pour savoir de quoi il a besoin et le lui offrir.

    Contrairement à l'homme, le cheval ne sait pas mentir. C'est pourquoi, si l'homme s'attache à l'interprétation des signaux émis par le cheval et essaie de comprendre comment ça fonctionne, il parvient à être de plus en plus juste.

    A ce titre, son rôle est d'aider le cheval à apprendre. Il fait disparaître la peur qui provoque toujours chez le cheval des réactions défensives dangereuses pour l'un et l'autre. Il gagne la confiance et le respect, pour éviter des comportements inadaptés, avoir un meilleur contrôle du cheval. Il développe la connexion, ce lien les réunissant dans la concrétisation d'une relation d'intérêt mutuel et d'attention permanente. Tout ceci accroit la sécurité de l'homme autant que celle du cheval.

    Notre place de « leader », pour notre cheval nous place en tant que guide pour l'aider à trouver des réponses adéquates à nos demandes. Il n'est plus dans la tolérance mais dans l'acceptation. Peu à peu, le cheval devient votre allié et il s'associe pour que « votre idée devienne la sienne » (Ray Hunt). Regarder ensemble dans la même direction, n'est-ce pas le résultat d'une profonde complicité ? Le cheval ne pourrait-il pas être votre alter égo?

    Par conséquent, pratiquer l' équitation éthologique n'est pas, pour moi, l'enfermement dans un système académique ou dogmatique. Bien au contraire, c'est une base essentielle à tout cavalier et nécessaire à la pratique équestre pour créer une relation sereine, agréable, harmonieuse et durable .

    Les concepts éthologiques me permettent de faire appréhender à mes élèves un état d 'esprit, une façon d'être, une philosophie qui passe par une profonde remise en question. Cela les guide vers une relation plus forte, une communication plus affinée avec le cheval mais aussi plus exigeante car elle nous met face à notre réalité (manque de clarté, défauts, ignorance, inexpérience, idées reçues ou préconçues).

    A ce titre , votre cheval est votre miroir, il ressent toutes vos émotions, ce qui l'affecte de façon positive ou négative. Il apprend à l'homme mieux que quiconque le précepte souvent répété par Andy Booth « pas de peur, pas de colère, pas d'égo ». L' équitation éthologique c'est donc aussi apprendre à gérer ses émotions, à élargir le champ de ses connaissances, de sa perception et de sa sensibilité. C'est mieux se connaître soi-même, ce qui nous aide à grandir. Les bienfaits apportés sont ressentis dans notre vie au quotidien, dans notre relation à nous mêmes et aux autres (humains, équins, etc.).

    Ainsi, le plaisir, la sécurité, la confiance, le respect et la performance optimisée aide le couple homme/cheval à progresser sur son chemin.

  • L'équitation éthologique est accessible à tous, quelque soit votre niveau et votre discipline, que vous soyez débutant, cavalier de club ou de loisirs, propriétaire, amateur comme professionnel.

    De par son essence même , elle s'adapte à tous les chevaux, quelque soit l'âge, la race, le sexe, le niveau de dressage et la discipline de prédilection.

    Si vous avez des problèmes avec votre cheval, si vous voulez développer une relation différente et plus aboutie, si vous avez envie de travailler sur vous pour mieux vous connaître, sur votre cheval pour mieux le comprendre et communiquer, l'équitation éthologique vous aidera à trouver votre chemin.

  • L'éducation du couple homme/cheval est basée sur la confiance et le respect mutuel, gage indispensable à la sécurité.

    Cette confiance est basée sur la sécurité et le confort que vous apportez au cheval. Il ne vous craint pas et sait s'en remettre à vous même dans les situations les plus délicates. Il apprend à ne pas avoir peur des choses qui ne le concernent pas ( l'oiseau qui s'envole soudainement, le chien qui arrive en courant, le cycliste, le tracteur et bien d'autres encore). Il doit savoir qu'avec vous, rien de fâcheux ne peut lui arriver et que vous serez toujours là pour lui. Cette confiance s'obtient progressivement et peut être très grande. Il vous appartient ensuite de ne pas la trahir.

    Un cheval fiable et sûr donne de l'assurance au cavalier et apporte la sécurité.

    Le respect, c'est avant tout faire bouger les pieds de l'autre!Avoir le contrôle des pieds du cheval c'est agir sur son physique, son mental et son émotionnel. Cela permet également d'accroitre la sécurité. Le cheval ne me bouscule pas, il apprend à respecter « mon espace » à pied comme à cheval. A titre d'exemple, un cheval respectueux ne marche pas sur les pieds, ne vous emmène pas en force vers un endroit tentant, ne bouge pas au montoir et répond de façon positive à nos aides.

    Notion de confort/inconfort

    Après la sécurité, l'élément le plus important pour une proie est le confort. Le cheval recherche toujours le confort. Pour son apprentissage, l'homme utilise avec le cheval des stimuli d'inconfort progressif (ce qu'on appelle le renforcement négatif) pour le motiver à chercher...le confort. Ces stimuli s'exercent sous forme de pression tactile ou encore par le langage du corps (geste, mental, intention, énergie). Le cheval cherche la bonne réponse. A l'instant même où il la trouve, l'inconfort cesse amenant à nouveau du confort. On peut augmenter le confort par du renforcement positif comme la récompense sous forme de caresse ou de friandise.

    Notion de désensibilisation/sensibilisation

    La désensibilisation: diminution progressive des réactions (de peur ou d'inquiétude le plus souvent) à un stimulus que l'on répète et que l'on augmente peu à peu quand le cheval n'a plus peur. Contrairement à une surexposition, le cheval garde un contrôle sur la situation. En effet, l'homme l'aide en utilisant notamment la technique approche/retrait et cesse le stimulus dès que le cheval commence à l'accepter sans fuite ou le diminue si le cheval est trop inquiet. La désensibilisation, c'est apprendre au cheval à ne pas se sentir concerné par des stimuli qui le mettent initialement en insécurité.

    La sensibilisation: c'est avoir une réponse à un stimulus donné. Elle fait appel à l'expérience. Le cheval se sent concerné par une demande et donne une réponse appropriée. L'idéal étant d'arriver à une grande légèreté et finesse de réponse.

    Le savoir être

    Votre langage corporel exprime vos émotions et votre intention. Vous ne pouvez pas mentir à votre cheval car il possède la capacité de vous lire parfaitement. Votre regard, vos gestes et votre mental exprime votre intention. L'intention est le plus puissant outil de communication: vous apprenez à développer la visualisation positive, une grande concentration et à moduler votre énergie suivant la situation. Le savoir être n'est donc pas qu'un ensemble de technique pure (savoir faire) mais une posture mentale adaptée à l'observation, la compréhension et la communication avec le cheval. Il s'agit d' une attitude positive, progressive et naturelle, être en cohérence pour savoir se faire comprendre mais aussi savoir motiver. Les outils et les exercices ne sont jamais une fin en soi mais au service des concepts et vous permettent d'avancer sur le chemin. Cette philosophie de l'homme de cheval va bien au delà de sa relation avec le cheval, c'est un art de vivre au quotidien.

    Le réflexe d'opposition

    Naturellement, le cheval résiste à la pression. Pour travailler ensemble, vous devez lui apprendre à cesser de résister à cette pression pour qu'il puisse notamment répondre à vos aides. Ensuite, vous obtiendrez des réflexes positifs: sa réponse sans hésitation aussi léger et doux que possible, aussi bien à pied que monté.

    Aussi doux que possible, aussi ferme que nécessaire: c'est la fameuse « main de fer dans un gant de velours » on utilise 4 phases progressives dans chacune de nos demandes qui correspondent à suggérer, demander, dire et promettre. Elles permettent au cheval de réfléchir et de chercher des réponses. La séquence des phases est quelque chose de naturel pour le cheval car il y recourt avec les autres membre du troupeau. Chacune de ces phases est menée avec fluidité, sans brusquerie, de façon à être prêt à cesser et à supprimer toute pression à tout moment.

    La pression motive, le relâchement enseigne : ce qui compte, c'est moins ce que vous faîtes mais l'instant ou vous cesser de le faire.

    La fuite

    L'instinct de survie du cheval réside dans sa capacité à fuir. Il le pousse à avoir cette réaction de proie devant tout ce qu'il lui apparaît comme un danger potentiel. Le cheval détecte des stimuli sensoriels trop faibles pour que nous puissions les percevoir. Le réflexe de fuite instantanée déclenché par un stimulus n'est pas de la stupidité, c'est une réaction naturelle. Ce comportement d'auto préservation se manifeste lorsque sa sécurité est remise en cause. Vous ne pouvez pas en vouloir à un cheval de détaler le plus vite et le plus loin possible quand il se sent en danger de mort. On ne peut pas reprocher à un cheval de se comporter comme un cheval. Par contre, vous pouvez lui apprendre à gérer sa peur, à rester cool en s'en remettant à vous (le leader).

    L'instinct grégaire

    Par nature, le cheval est sociable et grégaire. Sa sécurité repose sur le fait d'être avec ou de rester près du troupeau. Moins un cheval est confiant, plus il est bas dans la hiérarchie des préférences, plus il aura tendance à être grégaire. Il n'aime pas être seul et s'attachera à n'importe quel être vivant si celui ci n'est ni un rival, ni une menace. Pourquoi pas vous?

    Manifestation de défenses

    Se cabrer, grincer des dents, coucher les oreilles, refuser de bouger sont des réactions d'autodéfenses. Ces attitudes ne sont pas dirigées contre vous pour vous embêter ou vous contrarier. Elles traduisent un manque de respect, qui est la conséquence d'un manque de confiance et d'estime envers l'homme. Ces défenses ont bien souvent été induites par l'homme sans qu'il en ait pris conscience. Et c'est seulement lorsqu'elles sont bien installées qu'elles sont prise en compte comme étant un problème. Bien souvent, le problème n'est pas le problème mais juste la partie visible de l'iceberg.

    La notion de temps et d'étapes d'apprentissage

    Il faut avant tout reconnaître et respecter l'ordre des étapes d'apprentissage. Andy Booth parle de « compréhension, fondation, équitation et compétition ». On se doit d'apprendre à connaître le cheval (son point de vue, son langage, ses principes d'apprentissages) pour développer des bases solides afin de pratiquer une équitation claire et sûre. La compétition est l'étape ultime.

    C'est à pied que vous apprendrez 80% de ce dont vous avez besoin vous et votre cheval. Avant d'être monté, le cheval a besoin de vous faire confiance et vous comprendre, évitant ainsi des problèmes et craintes non fondées. Sans ce travail au sol, certaines lacunes vont voir le jour: ennuis de contrôle, de résistance et de sécurité.

    Il n'y a pas de notion de temps parfait dans la fréquence et la durée des séances. Tout apprentissage doit être progressif et adapté à chaque cheval. C'est le respect et la compréhension des principes d'apprentissages qui développera une bonne relation homme/cheval. Observez votre cheval, essayez d'être simple et clair, prenez votre temps, laisser votre cheval réfléchir, ne vous énervez jamais et faites preuve de calme, de patience et de persévérance. Il convient toujours d'arrêter une séance sur une bonne réponse, un effort supplémentaire du cheval sur un objectif donné avant qu'il en ait marre ou soit inattentif. Car le plus important n'est pas ce que vous demandez mais le moment ou vous arrêter de demander.

    On entend souvent dire qu'il faut beaucoup de temps, c'est vrai et faux à la fois!!! Tout dépend de ce que vous voulez obtenir et quel est le degré de relation actuel avec votre cheval. Parfois, on a l'impression de passer beaucoup de temps sur une ou deux petites choses qui peuvent paraître sans grande importance. Si c'est une étape essentielle, vous devez consacrer le temps nécessaire pour faire les choses correctement la 1ére fois, ensuite vous y passerez 2 fois moins de temps, et encore moins par la suite. C'est la meilleure façon de ne pas perdre ensuite beaucoup de temps à refaire indéfiniment le même exercice et en traînant le problème pendant des années.

    Pour conclure, prenez le temps qu'il faut pour gagner du temps ensuite.

    Les 3 fondamentaux :

    *à pied: confiance, respect, connexion

    *monté: direction, flexion, impulsion